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 François Cheng !

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Nadezda
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MessageSujet: François Cheng !   François Cheng ! EmptyMar 4 Déc - 15:09


LePoint.fr article de Marie-Françoise Leclère .


Écrivain, poète, calligraphe, l'académicien s'inscrit dans une quête incessante "du vrai et du beau".

S'il est en France un écrivain qui peut nous révéler la Chine, c'est bien François Cheng, dont l'oeuvre entière est placée sous le signe du dialogue et du partage. Un monde s'y découvre qui perdure, quoi qu'on en dise. Mieux, cette lecture est une leçon de vie, tant l'itinéraire de ce "maître-passeur" (Claude Roy dixit), ce "cheminement vers la vie ouverte ", selon la juste expression de Madeleine Bertaud, témoigne d'une possible symbiose entre des pensées différentes et incite, via ce que cet auteur exceptionnel appelle l'"échange-change", à un retour sur soi ou, à tout le moins, sur sa culture d'origine.

Tout commence à Nanchang (province du Jiangxi), où Cheng Chi-hsien naît le 30 août 1929 dans une famille de lettrés. Très tôt, son père l'initie à la calligraphie, cette "musique de gestes". Premières expériences, premières perceptions d'une beauté qui le "terrasse" lors de vacances au mont Lu : brumes et nuages, mystère sans fond d'un univers mouvant en perpétuelle transformation... Mais, en 1937, éclate la guerre sino-japonaise. Bombardements, exactions, viol de Nankin, découverte du Mal : il faut fuir jusqu'à Chongqing, au Sichuan. Après des études à l'université de Nankin, Cheng Chi-hsien arrive en France, où son père, spécialiste des sciences de l'éducation, aide à fonder l'Unesco. Mais, en 1949, la prise du pouvoir par Mao interdit le retour : tandis que sa famille émigre aux États-Unis, par amour pour "cet autre pays du Milieu" , dira-t-il, et dans un élan où entre une large part d'inconscience, il choisit la France et la langue française, qu'il connaît à peine.

Années de misère et de solitude. Il survit en étant plongeur dans des restaurants ou manutentionnaire aux Halles et il étudie avec fièvre. Apprentissages... Lui qui se sent "en perdition" réussit à se "réenraciner dans l'être" : "J'ai éprouvé maintes fois l'ivresse de renommer les choses à neuf, comme au matin du monde" , écrit-il dans Et le souffle devient signe, le récit de sa "quête du vrai et du beau par la calligraphie" . Tant de détermination paie : remarqué par Barthes, Kristeva et Lacan, il devient professeur aux Langues O et traducteur, entre autres, de Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Michaux, Char, etc. En 1971, il est naturalisé français et adopte, en gardant son patronyme, ce prénom de François où s'entend le mot "français" et qui indique sa dévotion pour le Poverello d'Assise. Une double vocation l'anime : décrypter et transmettre la civilisation chinoise et, sans rien renier, devenir un écrivain français.

Malheur chinois

D'un côté, il y a l'Occident, sa manière de considérer le monde comme un objet de conquête, d'exalter la matière et de glorifier l'individu ; de l'autre, l'Extrême-Orient et sa "conception unitaire et organique de l'univers où tout relie et tout se tient" : les nombreux livres de François Cheng s'inscrivent dans cette tension entre les deux, naissent d'elle. Impossible de les citer tous ici : avec lui, en quelques ouvrages, la France a appris la quintessence de la peinture classique chinoise et le trait qui en est la base, mais il est également essayiste et poète. Venu tard au roman, avec Le dit de Tianyi, une oeuvre partiellement autobiographique où il a su embrasser un certain malheur chinois, il remporte le prix Femina en 1998. Ce parcours lui vaut en 2001 le Grand Prix de la francophonie de l'Académie française et, en juin 2002, son élection à ladite Académie.

Venu le temps des honneurs, d'autres s'en seraient contentés. Pas lui, qui a continué d'écrire jusqu'à l'épuisement : en octobre 2008, il s'effondre. De cette agonie sort Vraie lumière née de vraie nuit , un beau livre à deux voix, toutes deux chrétiennes, ses poèmes illustrés par des lithographies du dominicain d'origine coréenne Kim En Joong, qui vient de paraître au Cerf. Guéri, il est retourné à sa table : la poésie toujours, et un troisième roman, prévu pour 2011. Il en parle gaiement, d'un ton ferme et doux. Jusqu'à ce qu'on revienne à sa Chine, qu'il sent travaillée d'aspirations contradictoires, grosses peut-être de nouvelles calamités. Paroles prémonitoires du "maître-passeur" ? On doit, en tout cas, les écouter.


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MessageSujet: Re: François Cheng !   François Cheng ! EmptyMar 4 Déc - 15:17

Psychologie.com


François Cheng : La beauté nous rend meilleurs

Le beau nous fait du bien. Pourquoi ? Comment ? François Cheng, écrivain et poète, auteur de Cinq Méditations sur la beauté, nous éclaire sur les mystères de l’harmonie entre l’art, l’homme et la nature. Entretien en images.

Olivia Benhamou

«Nous sommes transformés, rendus meilleurs par la beauté.
Dans la vie, il y a des scènes qui exaltent, comme le combat, l’entrechoquement des corps par exemple, mais l’état suprême de la beauté, c’est l’harmonie. Il s’agit de la qualité éthique de la beauté. Cette beauté éthique permet à l’homme de conserver sa dignité, sa générosité et sa noblesse d’âme. Ces qualités nous permettent de transcender notre condition humaine, de dépasser la douleur pour atteindre l’harmonie. La beauté nous transfigure, car elle nous sort de l’habitude, nous permet de revoir les choses qui nous entourent comme au matin du monde, comme pour la première fois. En sortant dans la rue, vous voyez cet arbre en fleur, et l’univers vous apparaît comme au matin du monde. Comme Prévert qui, dans un poème (Voyages, in Histoires, Gallimard, Folio, 1972), raconte qu’il voit sa femme de loin dans un bus, sans d’abord la reconnaître, comme s’il la voyait pour la première fois. Seule la beauté est capable de nous donner cet étonnement, cet émerveillement de la première fois. »

« Quelqu’un qui possède une sensibilité à vif ne peut s’empêcher d’être ému, et même bouleversé par la beauté de l’univers qui s’impose avec une force d’évidence.
Si, toute ma vie, j’ai été hanté par ce thème, c’est probablement parce que dès ma petite enfance, vers l’âge de 7 ou 8 ans, j’ai passé tous mes étés au mont Lu, de l’avis général l’un des plus beaux endroits de la Chine : imaginez une petite chaîne de montagnes située au bord d’un fleuve, le Yangzi Jiang, et entourée de lacs qu’elle surplombe. Le tout envahi par une végétation luxuriante et des rochers fantastiques. Mais ce qui en fait le charme particulier, ce sont les vapeurs qui s’échappent des lacs et du fleuve, formant des brumes qui se déchirent pour laisser apparaître la beauté mystérieuse et ensorcelante des cimes du mont Lu.

Ce jeu d’ombres et de lumières, ce passage incessant du visible à l’invisible sont des expériences inoubliables. Ajoutez à cela le chant des cascades et des sources qui dévalent le long des montagnes, et le spectacle des jeunes Occidentales en maillot de bain qui viennent s’y baigner. Il faut imaginer ce que tout cela pouvait représenter pour un jeune Chinois dans les années 1930 : j’ai été terrassé par la beauté conjuguée du monde, de la nature et du corps humain. »

« Une beauté qui n’est pas fondée sur le bien est-elle toujours belle ?
Non, c’est la laideur même. La beauté qui se met au service de la mort est animée par la laideur de l’âme. Inversement, tout visage, en sa bonté, est beau. Essayez dans le métro, regardez les visages : si vous contemplez un visage humble, vous le trouverez beau.

Et je ne peux pas m’empêcher de citer Henri Bergson : “L’état suprême de la beauté est la grâce, or dans le mot grâce, on entend la bonté, car la bonté est la générosité d’un principe de vie, qui se donne indéfiniment. Donc à travers le mot grâce, beauté et bonté ne font qu’un.” Miraculeusement, “grâce” en français veut dire à la fois beauté et bonté, qui viennent tous deux du latin, bellus et bonus, lesquels viennent d’un seul mot indo-européen : dewnos.

En chinois, nous avons l’idéogramme hao, composé de deux éléments, la femme et l’enfant, qui, ensemble, signifient à la fois beauté et bonté. Quoi de plus beau et de meilleur que la relation de la mère à l’enfant ? Pour finir, je dirais que la bonté est le garant de la qualité de la beauté. Et que la bonté irradie la beauté et la rend désirable

« Les femmes ont tort de croire que leur beauté est un avoir qu’il faut cultiver comme une médaille que l’on posséderait.
De plus, tout être étant unique, toute beauté est singulière, et il n’y a pas de canon de beauté. Le canon de beauté, c’est un élément de la pensée grecque apparu lorsque la sculpture grecque a sombré dans l’académisme. Or, la beauté et le charme naissent de la singularité. L’unicité est terrifiante.

Je trouve que l’un des plus beaux portraits de femme est celui de la seconde épouse de Rembrandt, qui était une femme relativement âgée. Son visage n’est plus très jeune, elle a des rides et des formes très pleines, mais dans ses yeux transparaît une lumière de sensibilité, de bonté et d’accord avec la vie. C’est une femme comblée qui dégage une sorte de paix intérieure. Pour moi, elle incarne véritablement la beauté. »

Beauté, élan vers la beauté, c’est-à-dire vers la plénitude, en vue d’une existence pleine et si possible harmonieuse avec d’autres présences qui tendent aussi vers la beauté.
Ce qui fait la beauté humaine, c’est un travail de l’esprit, si l’on peut dire, qui anime de l’intérieur tout l’être. Quant aux traits extérieurs plus ou moins agréables, plus ou moins jolis, cela vient de surcroît.

Prenez Mona Lisa : sa beauté réside dans son regard, dans son sourire et peut-être aussi dans sa voix, que l’on n’entend pas, mais ses lèvres permettent de ressentir un certain “vouloir dire” de cette femme, qui est habitée par tout un ensemble de désirs et de rêves. »

« J’avais 8 ans lorsqu’en 1937 a éclaté en Chine la guerre de résistance contre les Japonais.
A la fin de l’année commençait l’épouvantable massacre de Nankin. Alors j’ai vu des photos d’êtres humains mutilés… J’ai vu aussi des soldats japonais qui se faisaient photographier à côté de femmes qu’ils venaient de violer, nues, souillées, et qui, après la pose, allaient être tuées. Peu auparavant, une de mes tantes nous avait rapporté des reproductions du Louvre.

La Source, d’Ingres, est le tableau qui m’a le plus marqué à l’époque. Et dans mon esprit se sont superposées l’image de cette femme nue et celle de ces femmes souillées, humiliées et promises à la mort. Dès lors, j’ai été hanté par ces deux thèmes : la beauté et le mal. Ce que j’ai compris à ce moment-là, c’est que l’on ne pouvait pas parler de la beauté sans poser le problème du mal. Et inversement, on ne peut pas se fixer exclusivement sur le mal, il faut envisager l’autre bout de l’univers, la beauté, qui justifie notre existence terrestre et qui fait que notre vie vaut la peine d’être vécue. »

François Cheng
Poète, calligraphe, romancier et essayiste, François Cheng, né en Chine en 1929 et naturalisé français en 1971, enseigne à Paris-VII et à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). En 1998, Le Dit de Tianyi (Le Livre de poche, 2001), son premier roman, obtient le prix Femina. Il a été élu à l’Académie française en 2002.

A lire
Cinq Méditations sur la beauté de François Cheng.
De la découverte de la beauté par l’enfant Cheng à la métaphysique du beau qui conduit l’homme vers le bien, le cheminement d’une pensée qui se nourrit de références issues, à part égale, de l’histoire littéraire française et de la pensée chinoise (Albin Michel, 2006).
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